mercredi 6 juin 2012

"Run baby run...."

And the winner is...

En remportant (avec 71% des suffrages), le 29 mai dernier les primaires du Texas, Mitt Romney a atteint le seuil fatidique des 1 144 délégués. Ce qui lui assure à moins d'un coup de théâtre de dernière minute l'investiture officielle du parti républicain en août prochain. Il devient ainsi le premier candidat mormon de l'histoire officiellement investi pour la course à la Maison-Blanche. Finalement, malgré les reproches dont il a fait l'objet au sein de son parti (mormon, modéré, plutôt flip-flopper), il a su à de nombreuses reprises reprendre les principes chers aux conservateurs, mais également à bon nombre d'Américains: “I believe in America. I believe in freedom. I believe in opportunity. I believe that when the Founders crafted this country, they gave us not only political freedom, but the right to choose who would represent us in Washington. They gave us economic freedom, the freedom to choose our course in life. And by virtue of those two freedoms, [...] people from all over the world seeking freedom, seeking opportunity, every pioneer wanted to come to America. And come they did, by the millions.”

Il lui faut maintenant séduire la base la plus conservatrice du parti, ainsi que les électeurs qui ne lui sont naturellement pas acquis comme les Latinos et les femmes, qui à l'heure actuelle sont encore 51% à choisir Obama.

Qu'est-ce que cela signifie pour Obama? En deux mots: les problèmes. Même si ce résultat ne fait que confirmer ce que nous savons déjà depuis longtemps, Mitt Romney demeure l'adversaire le plus redoutable pour le président sortant.  

En effet, selon une étude menée conjointement par le Washington Post et ABC News, cette élection présidentielle s'annonce très serrée, comparable à celle très controversée de 2000 qui opposait George W Bush à Al Gore. Configuration que l'on risque peut-être de retrouver le 6  novembre prochain, avec un président vainqueur grâce à un calcul électoral, sans pour autant remporter le vote populaire. Ce qui serait dans le contexte actuel, un handicap majeur pour le président qui n'aurait pas le droit à l'erreur.

Tous les coups sont permis

L'économie et le chômage sont pour 52% des Américains les enjeux au coeur de cette campagne. Malgré ce consensus, les électeurs demeurent partagés quant à déterminer qui de Mitt Romney ou de Barack Obama sera le plus apte à affronter efficacement ces enjeux."Asked which of the candidates is better suited to handle the economy, 47percent of registered voters opt for Obama and 47 percent choose Romney. Asked which candidate is better able to create jobs, 46 percent of registered voters name Obama while 45 percent say Romney."

En effet, selon de récents sondages, Obama voit son avance se réduire dangereusement avec  47,6 % contre 47% pour Romney.




Source: New York Times


Les deux hommes sont plus que jamais dans l'arène. Obama a déjà commencé sa campagne. A défaut du "Yes we can" de 2008, le slogan pour 2012 "Forward" (en avant) appelle les électeurs a maintenir leur confiance envers le président, à grand renfort d'images et de références à l'espoir suscité lors de la campagne de 2008. L'utilisation de cette nostalgie a pour but de remotiver, d’enthousiasmer de nouveau l'électorat. Il faut aller de l'avant et contrer le propositions réactionnaires des républicains (d'ailleurs derrière le panneau démocrate qui prône le message présidentiel "Forward", on retrouve "Not back"). Dans les spots publicitaires on met de l'avant les réussites du premier mandat (la réforme des cartes de crédit, la réglementation de Wall Street, la réforme de l'assurance maladie, la réductions des impôts pour 160 millions d'Américains, la fin de la guerre en Irak, et SURTOUT la mort de Ben Laden.



La guerre est déclarée et les coups bas fusent des deux côtés. Le très controversé et redoutable Larry Mc Carthy, frappe fort avec cette campagne "Basketball" où il s'agit non pas d'attaquer la personnalité d'Obama (qui on le sait bénéficie d'un capital sympathie supérieur à son adversaire), mais de démontrer que depuis son entrée à la Maison-Blanche, la vie des Américains s'est détériorée.  Ce que confirment 30% des Américains, contre seulement 16% qui pensent que leur situation s'est améliorée. Et quoi de mieux pour cela que de prendre pour exemple d'anciens partisans du président.



Pour Obama, il s'agit de dépeindre son adversaire comme étant un vampire financier, plus préoccupé par le profit que par la création d'emploi.




Romney répond à cette attaque en accusant le président de s'opposer au principe cher aux Américains: la liberté d'entreprendre.Avec cette vidéo judicieusement appelée "American dream".



Coup dur supplémentaire pour Obama qui est déjà dans une position délicate. Le taux de chômage repart à la hausse. La croissance qui stagne ne permet pas de créer le nombre d'emplois suffisant pour assurer la relance. On compte 8,2% de chômeur pour mai contre 8,1% pour avril. La faiblesse des créations de postes est particulièrement inquiétante et dangereuse pour Obama: "Les États-Unis doivent générer 110 000 nouveaux emplois chaque mois pour seulement compenser l'accroissement naturel de leur population. Et pour faire "tomber le chômage" de façon pérenne, la barre est placée à 250 000 emplois mensuels supplémentaires".  Les États-Unis s'éloignent de plus en plus de ce chiffre, ce qui permet à Romney de gagner des points dans les sondages.


A.E


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