mardi 26 février 2013

Crise budgétaire, à qui la faute ?

Source: David Fitzsimmons: The Week



"Until now "sequestration" has been a word that only means something to people living inside the Beltway or to political junkies who depend on their daily dose of Politico and The Hill."

                                                                                                                                          Julian Zelizer


Depuis une semaine le mot "sequester" fait la une des médias. Le ton est dramatique pour dénoncer la crise budgétaire qui se prépare à Washington. Mais à qui la faute? Pour les Républicains, et tout particulièrement pour le Speaker de la Chambre John Boehner, Obama est le seul responsable de cette situation. Le sequester fait référence aux coupes drastiques ( plus de 1200 milliards de dollars sur dix ans) dans les dépenses publiques qui devraient entrer en vigueur le 1er mars prochain, faute d'entente bipartisane au Congrès quant aux mesures à entreprendre pour réduire le déficit fiscal.

Cet accord adopté largement par les deux chambres en août 2011, prévoit des réductions budgétaires massives dans des secteurs clefs comme la santé, la Défense, et l'éducation. Ce sont des milliers d'emplois qui sont menacés. Même si Obama a fait de cet accord une loi en apposant sa signature, il appelle les membres du Congrès et particulièrement les Républicains à considérer sérieusement, la hausse du taux d'imposition pour les plus hauts revenus, afin d'éviter la mise en application du sequester

Finalement, c'est un véritable retour de bâton pour les membres du Congrès qui ont accepté un tel accord en pensant que les effets néfastes qu'il aurait sur l'économie, forceraient les deux chambres à s'entendre sur un projet alternatif. Situation fâcheuse accentuée par une baisse considérable du taux d'approbation populaire des Républicains dans les sondages. En effet, selon un récent sondage de Quinnipiac University Obama jouit d'une côte de confiance populaire de 60% contre 19% pour le GOP.

De plus, alors que 59% des Démocrates au Congrès se déclarent prêts à faire des compromis sur les questions fiscales, 55% des Républicains défendent fermement leur position et ne souhaitent pas faire preuve d'ouverture. 

Mais, comme le souligne Julian Zelizer, le GOP a bien plus à perdre politiquement que les Démocrates dans cette crise. L'immobilisme dont font preuve les élus républicains pourrait fort bien ouvrir la voie à un Congrès à dominance démocrate aux prochaines élections de mi-mandat en 2014. Même si les Américains sont majoritairement opposés au gouvernement fédéral, certains programmes sociaux comme Medicare et le Social Security sont très appréciés de la population: "When the federal government shut down in 1995-1996 because of a budget standoff between Republicans and President Clinton, the GOP faced a huge backlash when Americans were unable to access basic government services, such as obtaining a passport or visiting the national zoo."

C'est donc possiblement une période délicate qui s'annonce pour le parti républicain si aucun accord n'est trouvé d'ici la date fatidique du 1er mars. 49% des Américains estiment que les élus républicains sont responsables des coupes budgétaires, contre 31% pour Obama. 

A.E

lundi 18 février 2013

"Made in America": Obama et le discours sur l'état de l'Union !



Le discours de l'état de l'Union délivré le 12 février dernier par le président Obama se résume pour beaucoup d'analystes par deux mots : ambitieux et idéaliste.

En effet, c'est un Obama engagé politiquement sur tous les fronts (économie, emploi, santé, déficit fiscal, accords économiques, éducation, contrôle des armes à feu, changement climatique, immigration, etc.) qui a tenu à affirmer les ambitions de la Maison-Blanche pour les quatre prochaines années. Il demande explicitement et expressément aux membres du Congrès de travailler ensemble, au-delà des divisions partisanes, afin d'aller de l'avant sur certaines mesures phares.

On retient notamment, la volonté du président d'augmenter de 25% d'ici trois ans le salaire minimum, qui passerait de 7,25$ à 9$. Mesure qui risque de rencontrer une forte opposition des Républicains, majoritaires à la Chambre, et farouches opposants à l'augmentation des dépenses sociales. Réticence également de la part des chef d'entreprise, qui subiraient une hausse du coût du travail. À l'heure où les questions du déficit budgétaire font débat, une telle mesure a peu de chance de susciter l'aval du Congrès. 

D'autres annoncent sont à surveiller de près comme la volonté d'augmenter les impôts pour les plus hauts revenus, une nouvelle proposition de taxe sur la carbone afin de préserver l'environnement, et encore et surtout le contrôle des armes à feu : «Ils méritent un vote», a lancé Barack Obama en faisant notamment allusion aux parents d’Hadiya Pendleton, cette adolescente tuée à Chicago huit jours après avoir participé comme majorette au délié de son investiture. «Gabby Giffords mérite un vote. Les parents de Newtown méritent un vote. Les parents d’Aurora méritent un vote. Les parents de Tucson méritent un vote», 

Finalement, c'est un discours plus idéaliste que réaliste auquel s'est livré Obama. Les dés sont lancés et l'avenir des politiques du président est entre les mains des membres du Congrès, bien décidés à calmer les ardeurs de la Maison-Blanche. 

A.E